"Nature Morte aux surimis"


Photographie numérique sur plexiglas (100 x 80cm)


Si selon le concept de Michael Relave, la peinture ne renvoie au spectateur que sa propre image, ce jeune plasticien a une vision plutôt négative de ses contemporains. Cependant, la nature morte n’est-elle pas depuis des siècles, la représentation d’une certaine société ?
Dans ce cas, Michael Relave est clair, en nous proposant une nature morte aux surimis nous renvoi à notre société de consommation et à sa mondialisation, en l’incarnant par ce qui se fait de pire dans l’alimentation, le degré zéro de la nourriture, moderne, rapide et industrielle. La mal-bouffe s’apparentant alors au mal être actuel, loin des trophées de chasse de nos Anciens. Véritable jeu de faux semblant, ici la photographie est à Michael, ce que la toile cirée était à Picasso dans la Nature morte à la chaise cannée (1912) ; c’est l’illusion de la peinture, l’imitation de l’imitation. Ce simulacre, authentique agglomérat de déchets prend soudain une dimension physique où, « rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme » (Lavoisier). Faut-il y voir alors une allégorie de notre monde moderne ?